Le 16 juin 2021, cela a fait quarante-neuf ans que Nénette est à la ménagerie du Jardin des plantes de Paris. Propriété du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), et vieille de deux cent vingt-sept ans, la ménagerie connut diverses activités : le commerce des animaux exotiques, leur exhibition en vue de divertir le public, leur acclimatation à des fins zootechniques, les travaux de classification et d’anatomie comparée par la dissection des morts.
Faut-il rappeler ce que furent, pour des millions d’animaux, la soustraction à leur lieu de vie et à leurs congénères, la traversée des survivants par bateau durant des trajets si longs et si éprouvants qu’à la fin du XIXe siècle les deux tiers d’entre eux mouraient avant d’arriver dans l’institution ?
Aux collections vivantes s’ajoutent les collections mortes ; ainsi le Muséum national d’histoire naturelle compte-t-il 650 000 spécimens en 1858 et 8,5 millions en 1921. Les rapports sur les conditions de vie des captifs durant ces quelque deux cents ans révèlent que les cages exiguës, une atmosphère souvent insalubre, des températures inappropriées sont fatales à beaucoup d’entre eux.
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