G.É.R.E.R l'éducation et le comportement de votre chien

Comment faire de votre chien un complice fidèle, bien élevé et heureux de partager votre quotidien? Comment l’éduquer avec respect, cohérence et plaisir mutuel? Que sont les méthodes d’éducation positives et comment les appliquer sereinement même sans être professionnel?
Cet ouvrage, écrit par une vétérinaire expérimentée et impliquée dans l’échange avec les éducateurs canins, aborde toutes les notions théoriques et pratiques du comportement, du développement et de l’éducation du chien, en soulignant l’importance des émotions dans l’apprentissage.

Sylvia Masson expose ici sa méthode G.É.R.E.R pour apprendre un nouveau comportement à son chien. Des conseils illustrés par de nombreux exemples pratiques sont donnés pour éviter les écueils les plus fréquents qui viennent souvent démoraliser les propriétaires : la mise en place des ordres de base (assis, rappel, marche en laisse), l’acquisition de la propreté ou encore la gestion des relations avec d’autres personnes ou d’autres chiens.

Sur un ton humoristique et bienveillant, et dans un vocabulaire simple et accessible, ce livre pratique vous donnera les clés d’une éducation réussie dans le respect du bien-être canin et de la relation homme-animal.

Un ouvrage didactique, synthétique et pratique, à mettre entre toutes les mains !

Sommaire du livre

1er partie – Comportement du chien

  • Chapitre I – Domestication
  • Chapitre II – Communication canine
  • Chapitre III – Comportements agonistiques
  • Chapitre IV – Hiérarchie et attachement
  • Chapitre V – Développement comportemental

2ème partie – Éducation du chien

  • Chapitre VI – Les apprentissages
  • Chapitre VII – Conditionnement opérant
  • Chapitre VIII – Les lois de l’apprentissage

3ème partie – Comportement et éduction pratique

  • Chapitre IX – Communication posturale et règles pratiques de proxémie
  • Chapitre X – Le choix de la méthode d’éducation
  • Chapitre XI – Méthode G.É.R.E.R. : théorie
  • Chapitre XII – Méthode G.É.R.E.R. : exemples pratiques

Extrait du livre 1er partie : Comportement du chien

Domestication

La domestication, processus complexe par lequel l’homme modifie le patrimoine génétique d’une population en vue de répondre à ses besoins, peut induire des changements plus ou moins profonds, allant jusqu’à la création de nouvelles sous-espèces.
Depuis des décennies, l’homme cherche à comprendre les origines du chien (Canis familiaris).

Le chien est sans nul doute la première espèce à avoir été domestiquée par l’homme et partage 99,9 % de son ADN avec le loup gris (Canis lupus). Il y a encore débat sur la date exacte de séparation des deux lignées, mais une séparation d’au moins trente mille ans est aujourd’hui certaine.

La plupart des théories de domestication rapportent un phénomène d’apprivoisement des loups les plus sociaux (possiblement des louveteaux, plus facilement approchables) par des communautés de chasseurs-cueilleurs. Les hommes auraient alors gardé les loups les plus amicaux pour la reproduction, sculptant petit à petit ce qui allait devenir le chien domestique.

Une célèbre expérience lancée en 1959 par le scientifique russe Dmitri Beliaïev et poursuivie sur plus de quarante ans a permis de montrer que la sélection intensive sur des critères comportementaux était en effet possible. Beliaïev est parti du renard argenté – variante mélanistique du renard roux (Vulpes vulpes) –, déjà capturé pour l’élevage de fourrures.
Ces renards ont peur de l’homme et agressent tout humain qui tente de les approcher. Beliaïev a choisi les sujets les plus amicaux et les a croisés entre eux. En moins de dix générations, il a obtenu des renards naturellement très sociables avec les humains, qui cherchent à se faire caresser et viennent spontanément lécher les soigneurs
. Fait étonnant, en faisant cette sélection sur des critères comportementaux, Beliaïev a obtenu un renard dont le pelage est pie, la queue torsadée et dressée, et les oreilles parfois tombantes !

Extrait du livre 2ème partie : Éducation du chien

Les apprentissages

Définitions

Définir la notion d’apprentissage n’est pas chose facile. Pour certains auteurs, les apprentissages sont mis en évidence par le fait que de simples stimuli extérieurs modifient des éléments au sein de l’organisme, entraînant une modification du comportement.

En 1983, François Doré propose dans son livre L’Apprentissage, une approche psycho-éthologique, la définition suivante : « L’apprentissage est un des processus cognitifs qui permettent à l’animal, à partir de son expérience passée, d’assimiler l’organisation de son environnement et les conséquences de ses propres actions, et d’accomplir l’autorégulation de ses comportements en fonction de cette assimilation ; il se manifeste par des modifications généralement durables du comportement. »

L’introduction du terme cognitif est particulièrement intéressante puisqu’elle nous rappelle que perception, émotions, attention et mémoire sont impliquées pour structurer l’environnement psychologique de l’animal. Ainsi, depuis longtemps, des chercheurs ont essayé de modéliser ce qui se passe derrière ces processus cognitifs en proposant différentes théories des apprentissages et en énonçant les lois qui en découlent.

Plusieurs écoles

Pour modéliser les apprentissages et décrire les comportements observés, deux grandes écoles s’affrontent.

Tout d’abord, les théories connexionnistes (Thorndike, Pavlov, Skinner) considèrent que l’individu reçoit des stimulations et émet des réponses. Les connexionnistes s’attachent à observer ces entrées et sorties sans nier le fait qu’il existe entre les deux des processus mentaux internes, mais, ne pouvant y accéder, ils n’en tiennent pas compte.

Les théories cognitivistes (Bandura, Köhler) considèrent que ces lois connexionnistes n’expliquent pas tout et qu’il existe en plus des processus internes dont il faut tenir compte. Ces processus ne sont pas directement observables parce qu’ils ne se traduisent pas toujours par une modification du comportement. Ainsi, les cognitivistes considèrent que l’apprentissage est une modification des représentations que se fait l’animal de son milieu en utilisant les informations dans son environnement.

Quoi qu’il en soit, aussi perfectionnées soient-elles, ces théories sont des modélisations construites pour nous aider à comprendre ce que nous observons, et restent donc des approximations. S’en tenir à ces modèles revient à réduire les animaux au rang de machines dont les codes seraient facilement accessibles. Le cerveau renferme encore de nombreux secrets, preuve en est qu’à ce jour les intelligences artificielles, bien que techniquement très performantes, ne réagissent toujours pas comme un cerveau humain. Pourtant, elles peuvent simuler toutes les théories des apprentissages et ont des capacités de mémoire supérieures aux nôtres. Pourquoi ? Une partie de la réponse réside probablement dans la dimension
émotionnelle, qui n’est pas (encore) prise en compte par ces modèles. Pour dire plus simplement les choses, prétendre que l’on peut tout (ré)éduquer revient à penser que les chiens sont des machines. C’est nier le fait que le cerveau est un organe, et, par là même, qu’il peut lui aussi dysfonctionner.

Fonction des apprentissages

La fonction de ces apprentissages est de donner à l’animal de meilleures capacités d’adaptation à son environnement. Ajoutés aux comportements innés, ils apportent de la souplesse au système, qui peut ainsi s’adapter à des environnements changeants.

Extrait du livre 3ème partie : Comportement et éducation pratique

Communication posturale et règles pratiques de proxémie

Après cet inventaire théorique du comportement du chien et des modèles d’apprentissage, il est temps d’en retirer les conséquences pratiques. Commençons par l’application de la communication posturale qui viendra sublimer l’efficacité de l’éducation, tout simplement parce qu’en l’appliquant nous sommes plus cohérents dans notre communication du point de vue de nos chiens.

Avant tout, permettez-moi de souligner de nouveau l’importance des travaux du Dr vétérinaire Massal : mettre en oeuvre jour après jour ses techniques de communication posturale m’a permis de réaliser à quel point son travail sur la proxémie est important et efficace.

Ainsi que nous l’avons détaillé dans le chapitre II, le chien a besoin d’une certaine distance sociale. Nous savons également que de son point de vue « en face de » est une opposition alors qu’« à côté de » représente une alliance. Voyons comment ces informations peuvent être synthétisées pour faciliter notre communication et mieux nous faire comprendre de nos chiens.
Les situations qui suivent sont une interprétation personnelle de la proxémie telle que je l’utilise au quotidien pour mes chiens et ceux de mes clients. Je vous invite à les mettre en scène et à les tester avec votre chien. Positionnez-vous différemment, faites des essais et vous verrez à quel point ces simples changements de position, d’orientation des épaules et de regard influencent le comportement de votre chien. Faites cela en silence pour neutraliser les émotions transmises par la voix et focaliser l’attention du chien sur l’aspect postural de la communication. Observez les réactions de votre chien à ces séances de théâtre.
Vous allez ainsi affiner la lecture de son comportement, mais également votre façon de communiquer avec lui.

Par ailleurs, il est primordial de souligner qu’au-delà de l’exercice décrit, la proxémie apporte une réelle dimension cognitive à la communication : bien plus qu’un simple exercice d’éducation, l’application de la proxémie permet de changer la vision du monde du chien qui reçoit le message, tout en préservant la qualité de la relation homme-chien.


Psychiatrie vétérinaire du chien

Un livre, richement illustré, se veut à la fois exhaustif et accessible, permettant ainsi à de nombreux publics d’accéder à une discipline trop souvent considérée comme complexe.